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Chroniques d'un correspondant de guerre (1)

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Chroniques d'un correspondant de guerre (1) Empty Chroniques d'un correspondant de guerre (1)

Message  Cyrille (The boss !) Mer 26 Oct 2011 - 17:59

Mont Saint Jean, le 18 juin 1815,

Vostre Majesté.
Eut égard à vostre état de santé (Roustand m'a confirmé que vous aviez le cul comme un dalhia ! Faudrait un peu moins Vostre Grâce, vous empiffrer de venaisons épicées, si vous avez l'étendard en berne, faites comme tout le monde, essayez le Viagra !) je me suis pemis de pousser une petite reco matinale à Vostre Place, vers les lignes à cet empaffé de Wellington.
La plaine, boueuse comme un calcif de recrue lors de sa première charge sous l'brutal, a vu pousser du homard encore plus que Vostre Impérial Fondement d'hémorroïdes, et là Vostre Majesté, on tape dans l'ton sur ton !
Ca pas z'été de la soie Mon Empereur, j'ai pris du plomb calibré dans les meules à chaque fois que j'leur ai présenté l'derche, 'heureusement qu'le rosbif ça tire comme une pochasse ! Aux aurores ces blaireaux sont blindés comme Vostre serviteur un soir de noces et banquets !
Y m'ont même coursé avec une unité de grosse cavalerie, que j'ai dû en tarter un p'tite douzaine histoire de leur monter qu'y faut pas jouer avec l'homme quand chuis d'mauvais poil.
Ah ouais, se méfier aussi de ceusses qui sont attifés comme des grognasses avec une jupette et un galure plein d'plumes, ils m'ont l'air finalement d'encaisser les bour'pifs mieux qu'les z'autres tafiolles, et 'achement plus teigneux en plus. Si j'peux permettre Vostre Masjesté, d'vous demander de me les laisser à moâ, vous savez bien que j'aime quand ça croustille sous la pogne que je balance des mornifles, mon péché mignon...

Je vous laisse juger sur pièce, mais vu la tronche du berzingue, si on se jette sur cézigues vent du cul dans la plaine, genre pet sur une toile cirée, à mon humble avis, on va prendre cher !

Vostre dévoué.
Adjudant Thébault-Monphys


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Sud de Mont Saint Jean,
Le 18 juin 1815, au crépuscule...

Vostre Majesté,

Serait-ce trop demander à Vostre Grâce de m'espliquer un tantinet la branlée qu'on vient de se prendre ? Non, parce que sans déconner, crapahuter jusqu'à ce bled à la con, qu'y a vraiment que des rosbifs pour y filer un nom de gare et de faire bouloter le derche comme ça vient de nous arriver, je vous le dis, ça va finir par nous mettre le pays dans la mouise !

Je vous l'avais pas dit que le terrain était lourd bordel ! Nos gars qui jouent avec la nourritiure niveau charge à fond ça a été la cata, c'était pas un temps à jouer au tiercé ! Pareil, nos cannoniers, y z'ont beau être des cadors, quand leur boulets arrosent les carrés british de mouscaille à s'enfoncer pareil aux raz de leur faces de pets, au lieu d'y faire des strikes, comme y disent ces couillons de Godons, c'est sûr que nos cavalos y vont moins facilement enfoncer ces satanées carrés que le jouflu de la grosse Lulu, cantinière de son état, que si vous aviez l'amabilité de la saluer de de ma part en cas de revoyure mon Vieux Canaillou, je vous serai une fois de plus reconnaissant Mon Bon Empereur.

Ah oui,un truc, si j'ai tout bien compris, vous avez demandé à Vostre Frérot, le p'tit Jéjé, une attaque modérée sur une bicoque branlante planquée au milieu des bois. Bon, faut y espliquer au jeunot que modéré, c'est tout le contraire de moi quand j'sers l'apéro quoi merde ! Et pi la bicoque branlante, Hougoumont, je crois qu'elle s'appelle, elle se tient aussi solidement sur ses fondations que vostre dévoué serviteur à table, et les Anglois y étaient plus fermement accrochés que mézigue au dargiflard de Manon la Gueuse quand j'y rend un p'tite visite de courtoisie à l'Auberge du Morpion Ardent !
Du coup, l'aut' Sang d'Navet (mes escuses Mon Empreur, on choisit pas sa famille, je sais ce que c'est !) y a laissé les plumes d'un chiée de bons p'tits gars qui auraient bien pu servir quand ces empaffés de Prussiens nous sont tombés sur eul'paletot !

Té en parlant de ces mal lavés, il était où Grouchy ? Aux fraises ou quoi ? Non pasque quoi merde, on s'escouillasse à leur mettre une poutrée à tour de bras et à Quatre Bras, on les alligne à Ligny et vous envoyez l'autre baltringue à leur poursuite histoire de les terminer au p'tit dèj', comme ça on s'tape le breakfeast aux homards pour l'apéro, et ce mickey, c'est pas pour cafter Mon Empereur, y s'contente de visiter la campagne belge sous la pluie ! Non parce qu'admettons que cette vieille canaille de Blücher la lui ait jouée à l'envers à ce bleu-bitte, il avait juste à ouvrir ses esgourdes, pasque vu le barouf' qu'on a mis cette aprèm', y pouvait pas ne pas piger que ça chiait grâve et qu'il valait mieux pour tout le monde qu'il rapplique à brides et couilles rabattues. Cet ane là tombait sur les arrières des Anglais pour le goûter, on les dépouillait fissa, et on s'finissait les Pruscos avant de mettre les pieds sous la table pour le souper. Mais bon, l'Manu, y devait avoir les portugaises ensablées.

Au lieu de ça, les copains de la Garde se sont fait démonter comme une cantinière capturée par un escadron de cosaques !

Bilan des opérations, un poutrée que même un as de la plume a pas fini de s'arracher les tifs pour la consigner dans le Bulletin de la Grande Armée sans qu'on en parle encore pendant un bout de temps et qu'on nous prenne pour des charlots, c'est moi qui vous l'dit Mon Empereur !

Mais bon tout ça c'est pas bien grâve, on va se refaire la cerise. Et pi même si on se la refait pas et qu'ils vous exilent un fois de plus sur une ile à la noix genre l'Ile d'Oléron, vous pourrez toujours Vostre Majesté compter sur votre dévoué.

Maréchal des Logis-Chef Thaibault-Monphys

PS : Si par hasard il viendrait l'idée à Son altesse de me faire adjudant-chef, c'est pas de refus, d'autant plus qu'il y a longtemps que j'ai pas mis ma main dans le tronche d'un officier.


Dernière édition par Cyrille (The boss !) le Sam 19 Déc 2015 - 10:48, édité 1 fois
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